Le plan de financement, c'est quoi ?
Il peut se présenter sous forme d’un tableau à deux colonnes, destiné à lister les éléments suivants :
- Les besoins de l’entreprise pour lancer son projet, que ce soit un projet de création ou de développement;
- Les ressources mobilisées pour financer ces mêmes besoins.
Il fait apparaître une
liste des investissements nécessaires pour lancer son projet d’entreprise. Le total des besoins représente le coût du projet. Dans la liste des ressources apparaissent les différents types de financements mobilisés et leur montant.
Le plan de financement a plusieurs vocations, la première étant de lister
les différentes natures de besoins : matériel, immatériel, trésorerie, et d’avoir une
vision du coût global du projet.
La deuxième étant de s’assurer de la
capacité de l’entreprise à le financer. Si les ressources nécessaires sont trop importantes ou si le niveau d’endettement est trop élevé par rapport aux apports ou à la capacité de remboursement de l’entreprise, il faudra revoir le projet et diminuer les besoins.
Nos astuces pour construire votre plan de financement
Monter un plan de financement peut paraître déroutant, surtout si vous n’êtes pas habitué à ce type d’exercice. Pour ce faire, quelques règles sont à prendre en compte :
- La durée de remboursement du financement doit être cohérente par rapport à la durée d’amortissement ou durée de vie du bien qui est financé;
- Le long terme doit couvrir le long terme. Les investissements (constructions, machines, etc.) doivent être financés par du long terme, comme des
les fonds propres,
quasi fonds propres,
comptes courant ou dette moyen/long terme;
- Le fonds de roulement
doit permettre de couvrir les ¾ du besoin en fonds de roulement .
- Les découverts bancaires ne doivent pas dépasser 25 % du total des financements. La trésorerie négative ne doit pas constituer une ressource de financement supérieure à 25 %, ni être supérieure à un mois de chiffre d’affaires.
L’analyse du Bilan de l’entreprise peut révéler des éléments qui permettraient de
libérer de la trésorerie :
- Actifs immobilisés re-finançables : immeubles, bâtiments industriels, machines, lignes de productions, flottes de véhicules etc. Ces biens détenus par l’entreprise ont une valeur marchande. Il est possible de les refinancer, c’est à dire de les vendre à un établissement financier qui les louera ensuite à l’entreprise.
Ainsi, celle-ci encaisse une somme d’argent significative qu’elle peut réinvestir, tout en conservant l’usage de ses biens.
- Actifs circulants : tels que le stock et les créances clients qui peuvent être financés. Ces éléments d’actifs peuvent être financés par des mécanismes comme l’affacturage, ou le gage sur stock. L’argent ainsi dégagé peut être utilisé pour financer des projets de développement.
L’
Analyse de l’activité peut également être une
source de financement :
Les achats effectués par l’entreprise en France ou à l’étranger peuvent être financés. Certains établissements financiers proposent de
se substituer à l’entreprise pour effectuer des achats en son nom et pour son compte. Ses établissements financiers peuvent même se charger de la logistique d’acheminement des achats.
Ainsi, l’entreprise n’aura pas besoin d’avancer l’argent des achats. Elle pourra attendre d’être payée par ses clients pour ensuite rembourser l’établissement financier qui aura porté le coût des achats. Ce type de mécanisme tend à se démocratiser en France, mais reste coûteux.
Les frais liés au développement et à la commercialisation d’une
innovation peuvent faire l’objet d’un
financement spécifique, notamment par la branche innovation de
BPIFrance . De nombreux aides et subventions peuvent également être trouvées auprès de l’Europe. Même si les projets sont parfois longs à mettre en œuvre les sommes récoltées sont souvent très significatives.
En cas d’
activité saisonnière, comme la vente de jouets ou de vélos par exemple, il est possible de mettre en place des
crédits de campagne. .Celui-ci permet de financer une
campagne d’achat importante sur une période donnée. Le remboursement se fait selon un
calendrier qui est calqué sur les ventes de l’entreprise.
Enfin, si vous ne trouvez aucun financement éligible ou adapté, une
augmentation de capital peut toujours être envisagée, même si le process est long et difficile.
Celle-ci permettra d’effectuer un
effet de levier complémentaire
en allant solliciter un crédit auprès d’une banque ou de BPIFrance.
Quelques pièges à éviter
Les porteurs de projet ont tendance à
minimiser leurs besoins en pensant que demander un financement moins important permettra de faciliter son obtention.
C’est une stratégie très risquée puisqu’en minimisant les besoins, le risque de se retrouver à cours de trésorerie au bout de quelque mois est fort.
En effet, cela ne laisse
aucune marge de manœuvre dans la réalisation du prévisionnel. En cas de retard ou de décalage, la société se retrouvera vite à cours de trésorerie et devra alors solliciter à nouveau le banquier qui verra d’un très mauvais œil cette nouvelle demande.
Il est toujours préférable de demander le maximum de financement dès le départ plutôt que de demander des petits financements en plusieurs fois.
Vous l’aurez compris, si vous êtes un dirigeant et que vous souhaitez un financement, il vous faudra passer par un plan de financement.
Un plan de financement équilibré garantit le bon déploiement du projet et une assise financière saine pour l’entreprise. Il évitera également des écueils comme de se retrouver à cours de trésorerie après quelques mois d’activité.