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B.A.-BA : la blockchain et le financement


 
 
La technologie blockchain pourrait compter de plus en plus dans le monde du financement : les clients de votre cabinet d’expertise-comptable en ont peut-être déjà entendu parler, voire s’apprêtent à vous demander conseil sur le sujet ! Mais qu’est-ce que la blockchain ? En quoi cette technologie peut-elle être source de financement ? Comment ça marche ? Faisons le point !
 
 

Blockchain, quèsaco ?



La blockchain, c’est une base de données décentralisée sur Internet, permettant de stocker et de distribuer des informations de manière transparente et sécurisée. Elle fonctionne sans organe central de contrôle. La blockchain fonctionne et son financement , en un sens, comme un grand livre comptable public, infalsifiable et anonyme. Elle contient, de fait, un historique de tous les échanges effectués entre les utilisateurs.

Son concept a été développé en 2008, en même temps que la monnaie numérique bitcoin. Le mathématicien et informaticien Jean-Paul Delahaye, spécialiste de la question, la définit de la façon suivante : « Il faut s’imaginer un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible.»


L’analogie du village



Pour en comprendre le fonctionnement, il est possible de s’appuyer sur l’analogie du village. Imaginez un village de 1 000 habitants. Chaque villageois possède 1 000 euros, ainsi qu’un carnet dans lequel il note les sommes détenues par les autres habitants. Un premier habitant souhaite payer 100 euros à un second ; pour ce faire, il annonce à voix haute, à tout le monde, qu’il effectue ce paiement, sans transfert physique d’argent. Tout le village est donc au courant de la transaction, et le note dans son carnet.
Chaque habitant ne peut donc pas dépenser plus d’argent qu’il n’en possède, ajouter des valeurs (sinon, le total ne ferait plus 1 000 x 100 euros), ou falsifier ses comptes — puisqu’il lui faudrait alors modifier le carnet de tous les villageois, un par un. C’est pourquoi on dit que la blockchain est infalsifiable, open source, et sans autorité centrale de contrôle !


Le fonctionnement d’un point de vue technique



Techniquement, le fonctionnement d’une blockchain est évidemment plus compliqué que ce que suggère l’analogie du village. Les transactions effectuées entre les utilisateurs vont être regroupées par blocs, chacun d’entre eux étant validé par les « mineurs », nom donné aux nœuds du réseau, qui respectent un protocole. À chaque validation de bloc, un horodatage est effectué, puis le bloc rejoint la chaîne. Toutes les transactions sont alors visibles par les membres du réseau.


Les ICO, premier levier de financement via la blockchain



Que peut apporter cette technologie au monde du financement ? La première réponse tient en trois lettres : ICO, pour Initial Coin offering, soit « levée de fonds en cryptomonnaie ». Particulièrement adaptée aux startups, cette méthode de financement pourrait être comparée aux entrées en bourse (IPO), mais dans une version virtuelle sans organe central de contrôle Le principe est simple :

  1. Une startup dévoile son projet, souvent sous forme de livre blanc.
  2. Elle évalue un besoin de fonds, et lance son offre.
  3. Les investisseurs peuvent ensuite y répondre avec de la cryptomonnaie (des bitcoins ou des ethers, dans la majorité des cas).
  4. lls recevront en échange des « tokens » (des jetons), qui leur permettront d’acquérir des produits ou des services une fois que le projet de la startup sera concrétisé.
L’idée étant de ne pas se contenter de ce que les jetons permettront d’obtenir, mais de miser sur une augmentation de leur valeur financière. Exactement comme on espère que la valeur d’un titre en bourse augmentera ! L’idée fonctionne auprès des startups : selon les données du site blockchainfrance.net, les startups de l’écosystème blockchain ont levé 2,4 fois plus d’argent grâce aux ICO que via les fonds de capital-risque classiques (330 millions contre 140 millions) au cours des douze derniers mois !


D’autres applications de la blockchain sont possibles



De par son côté infalsifiable et d’immuabilité des données inscrites, la blockchain est appelée à une multiplication des usages. De plus en plus de smart-contracts (dans l’assurance, les smart grids, les services ou encore les transactions financières), qui exécutent automatiquement les termes du contrat, apparaissent. Des services s’appuient sur cette technologie, comme Postme.io, qui propose d’améliorer la sécurité des données et la transparence du paiement de la facture dans la relation commerciale via la blockchain.

Restera, cependant, à la législation de s’adapter à ce nouveau mode de financement des entreprises, comme l’explique Laurent Friscour, cofondateur de Postme.io : « On est un peu comme aux débuts d’Uber, des questions attendent toujours des réponses, notamment d’un point de vue comptable : comment justifie-t-on la provenance des fonds, comment les prend-on en compte, quel est le cadre réglementaire ? Tout cela évolue très vite, ce domaine est très récent. À surveiller, donc ! » Postme.io collabore notamment avec la Direction Générale des Entreprises sur ces sujets !

Un grand merci à Laurent Friscour, de Postme.io, pour son aide pour la réalisation de cet article !
 
 
 
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