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B.A.-BA : les ICOs


 
 
L'Initial coin offering (ICO) est un nouveau mode de financement. Si on en parle de plus en plus, c'est parce qu'il mélange crypto-monnaie et crowdfunding, et séduit de nombreuses startups de la blockchain. Ainsi, depuis début 2017, ces dernières ont levé plus de 3 milliards de dollars via des ICOs ! Comment ça marche ? Quels sont les avantages des ICOs ? Et les limites ? Finablog, le blog de Finalgo, fait le point.
 
 

ICO, définition



Commençons par bien définir ce dont nous allons parler dans cet article. Selon ICO Mentor, une société appartenant à Blockchain Partner, leader français de l’accompagnement sur les technologies blockchain (qui a formé ou accompagné le tiers des entreprises du CAC 40 à la technologie blockchain), l'ICO peut se définir de la manière suivante : "Une ICO (Initial Coin Offering) est une méthode de levée de fonds fonctionnant via l’émission d’actifs numériques, échangeables contre des crypto-monnaies durant la phase de démarrage d’un projet." Les actifs numériques sont aussi appelés "tokens", soit "jetons" en français. C'est pourquoi vous avez peut-être lu "token sales" en lieu et place d'ICO : ce sont presque des synonymes.


Un mécanisme en deux temps



Comment ça marche ? Contrairement à une prise de participation, l'ICO ne permet pas d'obtenir des parts dans l'entreprise. Elle sert à "prépayer" un service ou un produit, qui sera développé par la suite. Deux étapes suffisent pour la mise en place d'une ICO :

- Tout d'abord, les jetons sont émis par l'entreprise. Ces tokens peuvent être achetés par n'importe qui (particuliers comme entreprises), via des bitcoins ou de l'ether — des cryptomonnaies donc.
- Ensuite, ces tokens peuvent être vendus et échangés sur des plateformes, selon la loi de l'offre et de la demande. Ils peuvent aussi être utilisés dans le projet financé par l'ICO.

Et la méthode marche autant qu'elle séduit : les sommes levées en ICO en 2017 ont dépassé à l'automne la barre des 3 milliards de dollars. Depuis juin, plus de fonds ont été levés via une ICO que via une early-stage VC par l’ensemble des entreprises Internet !


Top : les 10 plus grosses ICO du monde



Voici, pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène ICO, les 10 plus grandes Initial coin offerings du monde :

1. Tezos, 233 millions de dollars
2. Filecoin, 200 millions de dollars
3. Bancor, 153 millions de dollars
4. The DAO, 152 millions de dollars
5. Pokadot, 144 millions de dollars
6. Status, 107 millions de dollars
7. Kin, 98 millions de dollars
8. TenX, 83 millions de dollars
9. Salt, 54 millions de dollars
10. MobileGo, 53 millions de dollars


Les ICO séduisent aussi en France



Permettant de lever des fonds rapidement, les ICOs séduisent aussi les entreprises françaises. Trois projets ont ainsi été récemment financés via un tel mécanisme. Citons, tout d'abord, Domraider, une entreprise qui récupère les noms de domaine expirés. Elle visait une ICO à 35 millions d'euros, et a vendu tous les jetons disponibles. Ensuite, iEx.ec, spécialisée dans le Cloud distribué, a levé 12,5 millions de dollars en ethers (173 886) et bitcoins (2 761). Enfin, citons une startup du jeu vidéo positionnée sur la blockchain: Beyond The Void, qui a réussi récemment une ICO pour 110 000 euros.


Les avantages des ICOs



Qu'est-ce qui pousse les entreprises et les investisseurs à passer par la case ICO ? Tout d'abord, pour les premières, la possibilité de s'affranchir des contraintes des levées de fonds traditionnelles. Les ICOs permettent en effet de trouver un financement à un stade peu avancé des projets, c'est-à-dire à un moment où les VC n'auraient sans doute pas pris le moindre risque financier. Pour les seconds, c'est une belle opportunité d'être les premiers à miser sur des projets prometteurs, via des tokens qui pourraient prendre de la valeur. Cela permet aussi d'accéder au produit, une fois terminé, à un coût moindre ! Les ICOs ne présentent cependant pas que des avantages. Il n'existe en effet aucune garantie pour les investisseurs, et aucun organe de contrôle ne régule le marché. De plus, elles reposent sur les cryptomonnaies, lesquelles peuvent connaître des krachs (comme en septembre, quand toutes les crypto-monnaies ont perdu 20 % de leur valeur en une journée). C'est pourquoi l'Autorité des marchés financiers (AMF) a lancé durant l'automne une consultation, afin de trouver des pistes d'encadrement potentielles à ce nouveau mode de financement. À suivre !

Les ICOs constituent un mode de financement innovant, qui pourrait intéresser les clients de votre cabinet d'expertise-comptable évoluant sur la blockchain. Elles se posent en alternative aux modes traditionnels de levées de fonds, même s'il convient de rester prudent !
 
 
 
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